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Jazz Ô Mètre
4 février 2010

Pat Metheny: Chef d'Orchestrion

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  On savait que Pat Metheny était étranger à la notion de suivre des rails et plus que familier à celle innover. Mais personne n'aurait pu prédire qu'il aille jusqu'à s'investir dans une telle aventure. Selon ses dires même son épouse l'a cru fou.
  En effet ce projet demande une certaine folie (ou du génie très souvent confondus l'un avec l'autre). Le guitariste chevelu à voulu réaliser son rêve d'enfant qui le taraudait depuis qu'il avait vu un piano mécanique chez son grand-père. Il à donc enregistrer un album entier joué uniquement par lui même à la guitare et par un orchestrion, c'est à dire un ensemble d'instruments aussi bien percussifs que mélodiques qu'il pilote lui-même grâce à un système très complexe que l'on a du mal à comprendre.
  Sans rentrer dans les détails il s'est entouré de jeunes créateurs qui travaillent sur le solénoïde une bobine électrique qui envoie une charge électrique. Par une action que je ne pourrais pas vous expliquer cette décharge actionne un mécanisme qui va jouer d'un instrument et grâce à une adaptation midi Metheny ontrôle tous ces instruments. Au final un nombre incalculable d'instruments sont joués: guitares, basse, xylophone, vibraphone, une batterie complète, claviers, marimbas...
  Ce qui choc vous l'aurez compris c'est donc l'absence de musiciens vivant bien qu'on puisse se dire que Pat Metheny les incarne tous. Alors qu'en est-il de cet album après une première écoute? Première réaction: ça sonne! C'est dingue pas une once de rigidité. Tout paraît si fluide que s'en est déconcertant. Les machines se font oublier et on admire les compositions de Pat Metheny. Concernant ces dernières, au nombre de neuf, on retrouve du Pat Metheny. On à même l'impression d'entendre les compositions du PMG (Pat Metheny Group). Le principal concerné explique que ça ne l'étonne pas que les gens y pense lors de l'écoute car le PMG est sa "conception du fonctionnement d'un ensemble" (JAZZ magazine N°611-février 2010). On se régale donc à écouter une musique légère qui nous transporte comme d'habitude dans des voyages vers des destinations jusqu'alors inconnues. Pat Metheny est un conteur et au delà de sa recherche mécanique et expérimentale il nous raconte quelque chose et ne fait pas que monter les gammes et descendre les modes. Enfin son jeu de guitare est toujours aussi impressionnant, pouvant faire preuve d'une grande virtuosité, il sert la musique plutôt que de l'encombrer de solos lorsque cela surchargerait la musique.
  Pari relevé. Pat Metheny nous livre un album avec des compositions légères, recherchées (très recherchées), impressionnantes de bon goût et toujours juste et nous prouve qu'il n'est pas fou ou alors cette folie que l'on affectionne particulièrement, celle des savants. Les machines sont plus humaines que jamais et il faudra aller voir si après avoir relever le défi du studio il se sort du deuxième qu'il s'est promis d'affronter: celui de gérer ses machines sur scène. Alors rendez-vous à l'Olympia le 13 février 2010

Orchestrion (NonesuchNonesuch/Warner Music), Pat Metheny (www.patmetheny.com) écoute possible sur Deezer

Text by E. Renard
Photos by Unknown

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